Lectures favorites de 2020

C’est l’heure des bouquins de l’année ! Je me suis imposé d’en choisir dix (en trichant juste un peu) et les ai classés arbitrairement pour le plaisir.

1. « Trop semblable à l’éclair », par Ada Palmer (2016) et « Sept redditions », par Ada Palmer (2017) : double prix de l’amour inconditionnel pour les deux premiers tomes de la saga Terra Ignota, d’une inventivité folle et qui m’ont transportés comme rarement en cette année où c’était plutôt nécessaire.

2. « Au bal des absents », par Catherine Dufour (2020) : un roman que je qualifierais de fantastique social enragé. C’est génial.

3. « Mémoire de fille », par Annie Ernaux (2016) : un exercice de mémoire frappant de justesse, rempli de réflexions sur le processus et le sens de l’écriture autobiographique.

4. « 188 mètres sous Berlin », par Magdalena Parys (2017) : une virée entre la Berlin contemporaine et celle des années quatre-vingt, sur les traces d’un tunnel entre l’est et l’ouest.

5. « Feel Good », par Thomas Gunzig (2019) : comme souvent avec l’auteur, il y est question de désespoir et de trouver un moyen de s’en sortir de façon inattendue, mais flamboyante.

6. « Trois Soeurcières », par Terry Pratchett (1988) : mon Terry Pratchett annuel. Celui-ci a le grand avantage de comporter un trio de sorcières franchement savoureux.

7. « Normal », par Warren Ellis (2018) : une étrange histoire d’hôpital psychiatrique pour prospectivistes en burnout, bizarre et venue à point.

8. « Lisière », par Kapka Kassabova (2020) : un voyage aux frontières de la Bulgarie, de la Turquie et de la Grèce d’aujourd’hui, qui m’a laissé de nombreuses images évocatrices.

9. « La cinquième saison », par N.K. Jemisin (2015) : le premier tome d’une trilogie fantasy (Les Livres de la terre fracturée) indéniablement sombre, mais pleine d’originalité et qui n’oublie pas d’être passionnante.

10. « Les ravagé(e)s », par Louise Mey (2016) : il fallait un polar à cette liste, et celui-ci développe une idée intrigante, porté par des personnages qui s’éloignent des clichés du genre.

Normal – Warren Ellis (2018)

Je ne sais pas vraiment si ce petit roman entre dans le domaine de la science-fiction, mais je peux au moins le qualifier sans hésiter de tordu. Normal se déroule dans une sorte d’hôpital réservé aux veilleurs stratégiques et autres prospectivistes. Ces derniers sont en effet hautement susceptibles de perdre les pédales, à force de tenter de prévoir l’avenir dans leur domaine de compétences. Pour les calmer et les préparer à retourner affronter le monde, on les envoie donc là. Nous y suivons un pensionnaire fraîchement accueilli, isolé de l’extérieur au même titre que ses nouveaux congénères (dans cet institut, une simple connexion internet est un bien précieux). Ensemble, nous découvrons un environnement forcément un peu spécial, dont l’étrangeté croît brusquement lorsqu’un patient disparaît, remplacé dans sa cellule par un gros tas d’insectes. Enlèvement ? Evasion ? Conspiration ? Mystère. C’est en tout cas la dose de folie qu’il me fallait lorsque je m’y suis plongé.